PSYCHO-NEURO-ENDOCRINO-IMMUNOLOGIE
La pandémie actuelle de Covid-19 est une source de stress généralisé considérable, d'anxiété et de dépression. Celle-ci peut affecter les personnes sur le plan physique, mais également sur le plan psychologique. Une étude montre que les niveaux de dépression sont au moins trois fois plus élevés qu'avant la pandémie de COVID-19. En effet, dans un tel contexte, de nombreuses personnes vivront des réactions de stress, d’anxiété et de déprime.
Mais ce n'est pas tout, les hormones du stress vont provoquer un affaiblissement de la capacité anti-virale du système immunitaire.
Le stress psychologique fait partie intégrante de la vie et affecte tous les organes du corps par l'innervation directe du système nerveux et la libération d'hormones neuroendocrines. Le domaine de la Psycho-Neuro-Endocrino-Immunologie (PNEI) a clairement démontré que la réponse physiologique aux facteurs de stress psychologiques peut avoir un impact considérable sur le fonctionnement du système immunitaire, identifiant ainsi une manière dont la susceptibilité ou la gravité des maladies sont exacerbées pendant les périodes de stress.
Dans cet article, nous analyserons les inter-relations entre le stress, la dépression et l'immunité. Ces notions pourront nous aider à mieux gérer les états de stress, à limiter les états dépressifs et à renforcer notre système immunitaire.
Ici nous ne détaillerons pas les mécanismes du stress qui ont déjà été abordés dans un article précédent.
Les hormones et autres messagers du stress
Lors de stress physique ou psychique, un ensemble de mécanismes d'adaptation sont activés provoquant un véritable orage hormonal au niveau de 2 axes principaux : la voie nerveuse et la voie hormonale.
La voie nerveuse
Cette voie libère l'adrénaline et la noradrénaline, produites par le système nerveux autonome orthosympathique qui stimulent des récepteurs (𝝰 et β adrénergiques) avec divers effets.
Ces récepteurs se trouvent principalement sur les cellules des muscles lisses en particulier au niveau vasculaire (coronaire), bronchique, utérin et digestif ayant ainsi un impact sur notre santé.
Ces récepteurs sensibles aux hormones du stress vont provoquer des spasmes ou un sentiment d'inconfort.
La voie hormonale
En cas de stress prolongé, la voie hormonale prend le relai et libère le cortisol, hormone principale du stress. Le cortisol engendre également des effets délétères sur l'organisme ; un épuisement des réserves en certains neurotransmetteurs de l'équilibre nerveux et notamment un affaiblissement du système immunitaire.
Les neurotransmetteurs : messagers chimiques de l'équilibre psychique
Les neurotransmetteurs sont des molécules chimiques libérées par les neurones et vont permettre de déclencher des effets excitateurs ou inhibiteurs.
L'activation de l'axe du stress (hypothalamo-hypophyso-surrénalien) déclenche un flot d'altérations dans la libération des neurotransmetteurs :
la dopamine ; hormone de l'action,
la sérotonine ; hormone du bien-être,
le GABA (acide-gamma-amino-butyrique) ; inhibiteur de l'excitabilité cérébrale
Il y a en premier lieu une surproduction de ces neurotransmetteurs qui cherchent à maintenir l'équilibre nerveux suivi d'un épuisement de leurs réserves :
La neurotransmission de la dopamine (DA) est impliquée dans la modulation de la réactivité au stress. Des résultats convaincants montrent que les événements stressants sont associés à des concentrations accrues de DA. Une activité DA-ergique excessive a un impact négatif sur la mémoire de travail et les fonctions exécutives et altère la fonction cognitive ;
Un stress prolongé peut induire une perturbation du système de la sérotonine et une neuroinflammation, avec notamment une activation des cellules immunitaires présentes dans le cerveau (microglie). Ainsi la sérotonine et la neuroinflammation pourraient avoir un rôle dans la survenue d’une dépression induite par le stress ;
Le neurotransmetteur GABA régule l’anxiété en diminuant l’activité des neurones sur lequel il se fixe. Il est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux. L'une des causes profondes de l'anxiété et du manque de sommeil peut être un faible taux de GABA.
Le système immunitaire
Le stress et l'anxiété suppriment l'immunité, tout comme le manque de sommeil.
Les neurotransmetteurs et les hormones produits et libérés par les voies du stress interagissent avec les cellules immunitaires pour modifier les fonctions immunitaires. Il existe également une communication bidirectionnelle entre le système immunitaire et le cerveau.
Ainsi les cytokines (messagers chimiques) libérées par les cellules immunitaires, signalent aux zones neuroendocrines (voie hormonale), autonomes (voie nerveuse), limbiques (zones cérébrales liées à l'émotivité) et au système nerveux central d'affecter l'activité neuronale et de modifier les comportements.
Immunité et microbiote intestinal
Des études suggèrent que la perturbation induite par le stress du microbiote intestinal entraîne une sensibilité accrue aux infections entériques et une surproduction de médiateurs inflammatoires pouvant induire des anomalies comportementales, telles qu'un comportement de type anxieux.
L'activation des récepteurs β₂ adrénergiques est à l'origine d'un affaiblissement de la capacité immunitaire à la fois inflammatoire et anti-virale.
Comme nous venons de le décrire, l'activation des mécanismes du stress conduisent donc une fragilisation significative de la réponse immunitaire anti-virale ainsi qu'au développement des troubles inflammatoires chroniques ayant une répercussion sur l'équilibre psycho-émotionnel.
Dans le cadre de la prévention du Covid-19, il est vivement conseillé d'anticiper le risque de terrain immunitaire affaibli (immunité anti-virale) et de phénomènes inflammatoires exacerbés en intégrant des stratégies thérapeutiques de gestion du stress.
Prévenir et anticiper l’apparition du stress
Une alimentation saine et équilibrée est l’un des facteurs-clés de prévention du stress :
La Psycho Neuro Nutrition est une discipline innovante issue des neurosciences, de la nutrition, de la psychologie et de l’étude des comportements alimentaires. La pratique de la PNN conjugue les connaissances scientifiques récentes sur les bons aliments qui nourrissent notre cerveau et nos habitudes alimentaires pour notre mieux-être.
Ainsi notre cerveau, notre intelligence, nos comportements, nos humeurs et notre santé cérébrale dépendent de notre alimentation.
La qualité de l’hygiène de vie est aussi essentielle
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